Jean-Julien Pous

Winter Time

Immersive video installation — 7mn — 8K — 2020


Comment filmer l'isolement ? J'ai longtemps été malade de solitude. Une Coréenne m'a dit : "Tu sais de quoi les gens ont le plus peur ? Pas de la mort. De la solitude." En 1844, le lettré Chusa fut exilé neuf ans à Jeju, coupé du monde. Sa femme, ses amis moururent sans qu'il les revoie. Seul un disciple lui envoya des livres. Ce n'était pas difficile de plonger dans ce sentiment que nous avons partagé.
Pour le remercier, Chusa peignit des cyprès — arbres constants en toutes saisons, symbole d'amitié inaltérable. J'ai voulu immerger les visiteurs dans cet état mental avant qu'ils voient la peinture. Deux murs d'écrans monumentaux créent un passage : on traverse l'isolement, la nudité, le désespoir avant d'entrer voir son œuvre. Filmé en 16mm dans sa maison d'exil et sur l'île de Jeju — les lieux réels de sa douleur. À la fin, une échappatoire se dessine : l'élément liquide comme issue.

How to film isolation? I've long been sick with loneliness. A Korean woman told me: "You know what people fear most? Not death. Loneliness." In 1844, scholar Chusa was exiled nine years in Jeju, cut off from the world. His wife, his friends died without him seeing them again. Only one disciple sent him books. It wasn't hard to dive into this feeling we shared.
To thank him, Chusa painted cypresses — trees constant in all seasons, symbol of unalterable friendship. I wanted to immerse visitors in this mental state before they see the painting. Two monumental screen walls create a passage: you traverse isolation, bareness, despair before entering to see his work. Shot in 16mm in his exile house and on Jeju Island — the real places of his pain. At the end, an escape emerges: the liquid element as way out.



Installation views













Cinematography: JJ Walker
Music: Kayip
Field recording: Francisco Lopez

Filmed in Chusa's house of exile, Jeju Island.

Commissioned by the National Museum of Korea.