Comme père, comme artiste entre France et Corée, je suis saturé d'actualités : guerre, dérégulation climatique, pandémies. Nous passons toujours plus de temps devant des écrans, coupés du monde réel par des écouteurs sans fil. Le métaverse promet de remplacer nos interactions humaines, mais rien ne supplante un moment passé avec un proche, le contact de l'eau sur la peau, l'air d'une forêt.
J'ai filmé une scène au temple Tongdoksa qui m'a profondément ému : un moine rasant lentement, doucement, la tête d'un autre. Un acte simple de tendresse — ce que les Coréens appellent jeong 정.
Dans Barren Garden, des humains de tous âges errent dans des espaces vides en béton, isolés. Ils portent un cube-casque : apparaît une réalité virtuelle faite de nuages de points — lac, bambous, arbres, un autre humain qui les lave. Un instant de réconfort. Puis le casque tombe. Ils sont de retour, seuls. Au fond, une fenêtre, des escaliers — une autre voie possible ?
As a father, as an artist between France and Korea, I'm saturated with news: war, climate deregulation, pandemics. We spend ever more time in front of screens, cut off from the real world by wireless earbuds. The metaverse promises to replace our human interactions, but nothing supplants a moment with a loved one, water's touch on skin, forest air.
I filmed a scene at Tongdoksa Temple that moved me deeply: a monk slowly, gently shaving another's head. A simple act of tenderness — what Koreans call jeong 정.
In Barren Garden, humans of all ages wander through empty concrete spaces, isolated. They wear a cube-helmet: a virtual reality appears, made of point clouds — lake, bamboo, trees, another human washing them. A moment of comfort. Then the helmet falls. They're back, alone. In the background, a window, stairs — another possible path?
Commissioned by Asia Culture Center, Gwangju.
